Les États-Unis poussent leurs alliés de l’Union européenne à se préparer à une troisième guerre mondiale. Ils n’ont d’autre choix que de la livrer s’ils veulent sortir vainqueurs du « piège de Thucydide ». À moins que tout ce remue-ménage ne soit qu’une mise en scène pour « tenir » les alliés dans leur camp tandis que de très nombreux États, en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie, se déclarent « neutres ». Dans le même temps, les bruits de bottes rameutent les militaristes japonais qui, comme les « nationalistes radicaux » en Ukraine, sont de retour.
Face aux progrès accomplis par les partisans d’un monde multipolaire, les défenseurs de l’« impérialisme américain » n’ont pas été longs à réagir. Deux opérations seront analysées ici : la transformation du marché commun européen en une structure militaire et la reformation de l’Axe de la Seconde Guerre mondiale. Ce second aspect fait entrer en jeu un nouvel acteur : le Japon.
Au parlement français, Charles De Gaulle s’allie aux communistes pour faire échec à la Communauté européenne de Défense (CED).
Emmanuel Macron a consacré la présidence européenne de la France à reconstituer la CED sous couvert de la « Boussole stratégique » de l’UE. Cette fois, le projet n’est pas soumis aux parlements nationaux. C’est une décision des seuls chefs d’État et de gouvernement, jamais discutée et soumise et à leurs électeurs.
Lorsque nous pensons à la Seconde Guerre mondiale, nous évoquons en Europe les dates de 1939 et 1945. C’est absolument faux. La guerre a débuté en 1931 après l’attaque par des généraux japonais de soldats chinois en Mandchourie. Il s’agissait du premier débordement du pouvoir civil nippon par la faction militariste qui s’amplifia quelques mois plus tard avec l’assassinat du Premier ministre civil par un groupe de militaires. En quelques années, le Japon se transforma en une puissance militariste et expansionniste. Cette guerre ne s’est pas terminée avec la libération de la Mandchourie par l’Armée rouge, en 1945. En effet, les États-Unis utilisèrent deux bombes atomiques pour empêcher la reddition du Japon à l’URSS et s’assurer qu’elle n’aurait lieu que devant ses propres généraux. Ils continuèrent les combats jusqu’en 1946 car de nombreux Japonais refusèrent de se rendre aux États-uniens qui ne s’étaient guère battus jusque-là dans le Pacifique. La Seconde Guerre mondiale a donc duré de 1931 à 1946. Si nous commettons ces erreurs de date, c’est parce qu’elle ne s’est mondialisée qu’avec l’Axe Rome-Berlin-Tokyo (le « Pacte tripartite ») que la Hongrie, la Slovaquie, la Bulgarie et la Roumanie rejoignirent très vite.
Le fondement de l’Axe, ce ne sont pas les intérêts disparates de ses membres, mais leur culte de la Force. Pour le reformer aujourd’hui, il faut unir ceux qui partagent ce même culte.
Yoshio Kodama, le premier parrain des yakuza, joua un rôle important dans le militarisme japonais. Après la Seconde Guerre mondiale, il fut emprisonné, puis bénéficia du changement de politique des États-Unis. Il fonda le Parti libéral dont Shinzo Abe et Fumio Kishida sont issus. Kodama dirigea en sous-main de nombreuses opérations de la CIA dans son pays. Il fut membre de la Ligue anti-communiste mondiale lorsque Slava Stetsko (la rédactrice de l’article 16 de la Constitution ukrainienne) fut la présidente.
Le 21 mars 2023, Fumio Kishida et Volodymyr Zelensky font alliance contre la Russie et la Chine. L’un et l’autre prolongent les liens établis par Yoshio Kodama et Slava Stetsko.
Washington, qui pratiquait la ségrégation raciale jusqu’en 1964, a combattu du côté des démocraties durant la Seconde Guerre mondiale. Il a cependant recyclé nombre de nazis, d’oustachis, de nationalistes intégraux, etc. après la guerre, créant la Ligue anti-communiste mondiale. Cependant, la commission sénatoriale Church a mis à jour ces liens et le président Carter y a mit fin.