Par Luckner Bayas 

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La concentration du pouvoir entre les mains d'une seule personne (règle d'un seul homme) a longtemps été l'outil d'oppression utilisé contre la population noire à travers le monde. Tout comme à l'époque de

l'esclavage lorsque les « commandeurs », c'est-à-dire les exécuteurs noirs qui étaient utilisés par les colons pour démembrer leurs propres frères (les esclaves rebelles), le système politique de gouvernance préféré par les blancs pour les nations noires est l’autocratie ; disons mieux la kakistocratie. C'est à travers ce système qu'ils peuvent facilement mettre en place des marionnettes afin d'établir un "contrôle absolu" sur la vie des Noirs et bouleverser leur destin.

 

Cas illustratif : Les actions destructrices de la représentante de l'ONU, Helen Meager Lalime, en Haïti.

Il y a à peine 4 ans, Haïti avait une démocratie plus ou moins fonctionnelle ; relativement fragile et engluée dans la corruption, mais existante. Il y avait la Constitution du pays et les trois branches fonctionnelles du gouvernement ; à savoir : la présidence, le parlement et les tribunaux. À peu près à cette époque, la Cour Supérieure des Comptes d'Haïti publiait un rapport impliquant un certain nombre de hauts responsables du gouvernement dans un scandale de dilapidation de 4 milliards de dollars de fonds publics prélevés du programme de PetroCaribe. La représentante de l'ONU en Haïti à l'époque était Suzan D. Paige, une savante afro-américaine de la prestigieuse Université de Harvard. Elle a salué le rapport et suggéré que le ministère haïtien de la Justice en fasse le suivi. Cela aurait été l'étape logique dans tout pays où prévalent la démocratie et l'état de droit. Son appel, qui relève des prérogatives de sa mission en Haïti (MINUJUST), aurait dû être soutenu par l'ONU, l'OEA, l'UE, les USA, la France et le Canada ; en un mot par tous les pays et organisations qui se disent « amis d'Haïti » et qui seraient en principe véritablement attachés aux principes de liberté et de justice tels qu'énoncés dans leurs chartes ou leurs constitutions. N’aurait-ce pas été la voie logique ? Apparemment non !  Procédons à une rétrospective de ce qui s'est passé par la suite.

 

Immédiatement après avoir fait cette suggestion, Mme Paige a été rappelée sans ménagement de son poste par l'ONU et remplacée par Helen Meager Lalime, une femme de race blanche originaire de St Louis, Missouri (un Etat du Sud des Etats Unis d’Amérique bien connu comme lieu de naissance d’un héros américain, Hermann Hanneken, qui avait joué un rôle prépondérant dans l’occupation américaine de 1915 aboutissant à l'anéantissement de l'ancienne Haïti).  Madame Lalime était à un moment donné directrice adjointe d'AFRICOM où elle a laissé sa marque par ses actions bien connues dans des pays africains comme l'Angola et le Mozambique. Immédiatement après son arrivée en Haïti, elle se mit au travail contre les intérêts de la Première République Noire du Monde. Sa stratégie, suivant le même plan de 1915, était de centraliser le système de gouvernance du pays autour d'un « one-man show », c'est-à-dire le système de « commandeur » énoncé ci-dessus.

En tout premier lieu, peu de temps après sa prise de fonction, elle a déclaré que la présidence d'Haïti était trop faible (enhardissant ainsi un Jovenel Moïtse déjà ambitieux à prendre des mesures dictatoriales jusqu'à ce qu'il s’auto prénomme "AprèDye").  Puis elle a échoué dans sa mission de "bons offices" de l'ONU en tolérant le rejet par Jovenel Moïtse des appels répétés en provenance de multiples secteurs de la société pour l’organisation des élections législatives dans le pays.  Elle s’est par la suite attaquée à la Constitution de 1987-une œuvre phare de la démocratie haïtienne.  Dans la foulée, elle s'est attaquée aux gens qui manifestaient dans la rue contre les exactions du gouvernement, et a même eu l’outrecuidance de soutenir la fédération des gangs en attribuant à cet effort "la réduction des crimes violents" dans le pays.  Poursuivant son plan macabre de déstabilisation et de destruction de la démocratie haïtienne, elle a nommé (avec le Core Groupe) sa propre marionnette (Ariel Henry) pour diriger le pays après le mystérieux assassinat de Moïse ; une tragédie sur laquelle quelques-uns affirment qu'elle devait être parfaitement au courant du complot qui se tramait contre Moïse. Elle a commis toutes ces exactions en bafouant les lois (la constitution) du pays et ses institutions.

 Bref, en quatre petites années, elle a pris un pays fonctionnellement démocratique, quoique faible, et l'a transformé en une « jungle », pour reprendre l'étiquette récente utilisée par Hipolito Mejia en référence à Haïti. Et maintenant, elle demande une intervention militaire étrangère pour amollir l'incendie qu'elle a déclenché et qui se propage de manière incontrôlable dans tout le pays.

Aujourd'hui, Haïti est devenue un "trou de merde" profond : son exécrable gouvernement fantoche, impopulaire et mercenaire, illégalement installé en dehors de la constitution et de toutes normes démocratiques, n'est là que pour tuer le temps et percevoir des salaires exorbitants et des avantages liés à leurs fonctions. Il n'y a plus d'élus dans le pays. Les gangs dont Mme Lalime vantait la fédération il y a deux ans contrôlent désormais 70% de la capitale (Port-au-Prince). Les enlèvements sont devenus systématiques et constituent le seul commerce florissant en Haïti. La vie de 12 millions de nègres paisibles est chamboulée dans leur propre pays. Chaque jour, des familles sont endeuillées. Les gens fuient le pays en masse.

Nous avons déjà vu l'effet dévastateur du "one-man show" lorsque les blancs régnaient en seuls maitres et seigneurs sur St Domingue (à l’époque de l'esclavage) et à chaque fois qu'ils intervenaient en Haïti [soit ouvertement (1915, 1994, 2004) soit clandestinement (1950, 1957, 1991)]. Les résultats sont toujours les mêmes. Mais le « blanc » se retourne toujours pour accuser les Haïtiens de l'échec de leur pays. Croyez-le ou non, même après tout ce qu'elle a fait pour faire tomber Haïti dans cette détresse, Helen Lalime a eu le culot de se donner un "satisfecit" pour « un travail bien fait », lors de sa dernière déclaration devant les Nations Unies. Elle a blâmé entièrement les Haïtiens pour l'échec du pays. Et elle a été vivement applaudie !!!

Le fait est que :

1) Helen Meager Lalime est caucasienne, donc elle a une voix. Elle est autorisée à parler au nom des Haïtiens aux Nations Unies. Ses paroles, même sa fausse représentation des faits, sont sacrées. Elle est accueillie avec honneur.

2) Suzan D. Paige est noire, donc elle n'a pas de voix. Ses propos et ses recommandations, même archi justes, cohérents et analytiques, ne sont pas les bienvenus aux Nations Unies. Elle a été dépouillée du privilège d'exprimer le véritable sentiment de ses frères et sœurs de la race noire en Haïti.

 

En bref, cela corrobore la croyance de beaucoup selon laquelle, contrairement à sa mission déclarée, l'ONU est en fait le bastion de la discrimination raciale et la source de troubles dans le monde. C'est sous sa grande tente que les anciennes puissances colonialistes (les nations esclavagistes) associées à des mercenaires racistes se réfugient pour saboter des nations noires comme Haïti avec l'intention évidente de rétablir l'ancien système de colonisation dans le monde.