Voilà où mène un gouvernement formé par des extrémistes fous furieux vivant dans leurs illusions aussi dangereuses que fantasques : le ministre israélien de l’Héritage issu d’une mouvance extrémiste n’a pas seulement proposé d’utiliser la bombe atomique dans la bande de Gaza mais de déporter sa population en… Irlande ou vers des déserts !
Washington, qui tente, via le clan du secrétaire d’État Antony Blinken, transformé en véritable «Procurateur de Judée», de limiter sinon atténuer les dégâts causés par les actions d’un gouvernement en roue libre pour l’image désastreuse d’Israël dans le monde, tout en essayant de lui donner du temps en refusant un cessez-le-feu, des armes, des munitions et des conseillers militaires pour achever un objectif irréaliste, n’a pas dû apprécier une telle déclaration. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a néanmoins fait semblant de suspendre le ministre mais refusé de le limoger. Le ministre de la Sécurité, l’inénarrable Ithmar Benghvir, véritable apprenti pyromane, se montre intransigeant et refuse tout remplacement de Eliahou. La tonalité est à la guerre totale. Ce ministre est loin d’être le seul à penser ainsi. Un ex-responsable d’une unité des Golani a également appelé le gouvernement israélien à utiliser l’arme nucléaire tactique à Gaza. Amichaï Chikli, ministre israélien de la diaspora, s’est déclaré lui aussi favorable à usage de l’arme nucléaire dans la bande de Gaza. C’est donc un état d’esprit bien ancré au sein d’un gouvernement qualifié comme le plus extrémistes de l’histoire d’Israël depuis sa création en 1948. Des plans dans ce sens auraient même été établis par l’état-major israélien mais refusés par le mentor US. Il s’agit de l’usage de bombes atomiques tactiques d’une puissance comprise entre 5 et 20 kilotonnes. Interrogé sur l’usage de l’arme atomique et à l’évocation du précédent d’Hiroshima, un invité d’un média israélien souligne que les «Japonais eux-mêmes disent que c’était bon pour eux ». Si le largage de deux bombes atomiques sur des villes japonaises en août 1945 était bon pour le Japon dans l’esprit de ces extrémistes, il devrait être «bon» pour la bande de Gaza.
La Syrie, pays ravagé par une décennie de guerre et lequel est techniquement en guerre avec Israël depuis la guerre de 1973, a demandé à l’Agence internationale de l’Énergie atomique (AIEA) de se pencher sérieusement sur le programme militaire nucléaire d’Israël après les menaces d’un ministre israélien d’utiliser la bombe atomique à Gaza. Cet appel pour la forme n’a aucune chance d’être entendu dans un monde où des voix de plus en plus nombreuses ont tenté de banaliser et de normaliser l’usage d’armes nucléaires tactiques lors de la guerre en Ukraine et où des responsables militaires croient dur comme fer qu’il est possible de remporter une victoire après un échange thermonucléaire global tout en s’extasiant sur de nouvelles bombes nucléaires et poursuivant avec un enthousiasme nihiliste la modernisation des arsenaux nucléaires.
En réalité, ce qui ce passe au Moyen-Orient est le résultat d’un échec total en Europe orientale dont l’une des issues étaient de contourner le verrou d’une situation stagnante et figée par la liquidation d’un vieux dossier de la politique internationale : la question palestinienne. Celle-ci est revenue à la faveur de cette guerre atroce au centre de la géostratégie mondiale en dépit d’une liquidation presque actée depuis l’arnaque absolue des Accords d’Oslo de 1991 et le rapprochement d’Israël avec ses alliés du monde arabe. Ce qui change cette fois est que Washington a perdu définitivement tout espoir ou possibilité de se présenter en parrain, intermédiaire ou médiateur d’un processus de paix qui n’a jamais existé et qui n’a été utilisé que pour tromper un adversaire qu’il fallait absolument dégager de la Palestine historique. C’est l’essence même de la politique de colonisation soutenue par tous les gouvernements israéliens successifs.
Le problème est qu’Israël ne peut plus faire la guerre sans l’implication directe et patente les États-Unis d’Amérique dont le système politique à bout de souffle et sans perspectives est pris en otage par une véritable secte dont les intérêts et les objectifs n’ont rien de commun avec ceux du peuple américain. Les présidents John Fitzgerald Kennedy, assassiné le 11 novembre 1963 ; Richard Nixon, diabolisé et poussé à la démission le 9 août 1974 ; Gerald Ford qui échappe de peu à un assassinat et Jimmy Carter en savent quelque chose et jusqu’où peut aller cette mafia pour achever ses illusions, quitte à provoquer un holocauste nucléaire.
source : Strategika 51