Méfiez-vous de la création d’une crise majeure en Asie-Pacifique par les États-Unis
par Li Haidong
Premier dirigeant étranger à se rendre aux États-Unis pendant le mandat de M. Biden, le Premier ministre japonais Yoshihide Suga travaille désormais avec M. Biden sur un certain nombre de questions, notamment la concurrence stratégique avec la Chine. Parallèlement, l’administration Biden a envoyé d’anciens fonctionnaires de haut niveau à Taïwan et a récemment dépêché à plusieurs reprises des navires de guerre américains en mer de Chine méridionale. Elle a également encouragé ses alliés européens à déplacer leurs opérations militaires dans la région Asie-Pacifique et à y mener sans relâche des exercices militaires conjoints. Tous ces signes montrent que les États-Unis ne veulent pas d’une situation durable et stable dans la région Asie-Pacifique. Au contraire, créer ou provoquer des crises pour maintenir la région dans un état de tension, de crise ou même de conflit modéré est conforme au besoin des États-Unis de promouvoir la « stratégie indo-pacifique ».
Les États-Unis ont une tradition de politique de « changement plutôt que de stabilité »
Tout d’abord, les États-Unis se sont développés en créant des crises ou des guerres et en y répondant, ce qui a façonné leur caractère national et leurs traditions diplomatiques. Qu’il s’agisse de l’expansion territoriale et du massacre des Indiens en Amérique du Nord au XIXe siècle, ou de l’établissement et du maintien de l’hégémonie à l’échelle mondiale au XXe siècle avec la « guerre chaude » et la « guerre froide », l’obsession des États-Unis pour les crises ou les guerres reflète une tradition politique de « recherche du changement plutôt que de stabilité ». Elle est non seulement devenue un élément intrinsèque du comportement des États-Unis à l’étranger, mais aussi une condition préalable essentielle pour que les États-Unis, en tant que nation d’immigrants, puissent résoudre la crise de l’identité nationale et ethnique dans leur pays et assurer leur intégrité et leur stabilité politiques à différentes époques.
Au cours de la première décennie qui a suivi la fin de la guerre froide, les États-Unis n’ont pas profité de leur situation « unipolaire » pour promouvoir l’évolution pacifique de l’ordre international et établir des relations stratégiques et stables entre les grandes puissances ; au contraire, ils ont continué à exacerber les conflits et les guerres dans les Balkans et à promouvoir l’expansion de l’OTAN à l’est. Au XXIe siècle, les États-Unis ont initié ou mené une série de guerres, notamment en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie, qui ont entraîné la crise financière mondiale de 2008, la guerre civile en Ukraine de 2014 à aujourd’hui et de nombreuses « révolutions de couleur » dans des régions clés du monde. Dans la nouvelle épidémie qui ravage le monde depuis le début de l’année dernière, les efforts des États-Unis pour se débarrasser de l’épidémie et la résistance politique à celle-ci ont conduit à la poursuite de la propagation de la crise épidémique mondiale. Face à la nécessité urgente d’une coopération mondiale dans la lutte contre l’épidémie, les États-Unis se sont engagés dans une stratégie dite de coalition pour diviser la réponse internationale à l’épidémie et l’utiliser pour alimenter la concurrence géopolitique avec la Chine, la Russie et d’autres pays.