TOLGA ADANALI/A.A./SIPA

De nombreux

Appel à passer rapidement aux actes

Une coalition d’ONG, réunie lors du Forum permanent des Nations Unies pour les personnes d’ascendance africaine (PFPAD) à Genève, a récemment réitéré un appel pour que la France rembourse les milliards versés par Haïtiaprès son indépendance en 1804. Cette coalition estime que la France doit plus de 100 milliards de dollars à l’île des Caraïbes, qualifiant la dette de rançon. "Je me joins à vos demandes d’action immédiate", a déclaré vendredi 19 avril Volker Turk, Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme qui soutient le Forum. "Les gouvernements doivent faire preuve d’un véritable leadership en s’engageant sincèrement à passer rapidement de la parole aux actes afin de réparer les torts du passé", a-t-il poursuivi sur le récit de Libération.

Une indemnité de 150 millions de francs-or

L’île des Caraïbes, devenue indépendante après une révolte d’esclaves, a dû payer d’importantes réparations à la France pour compenser les revenus perdus. Charles X a ainsi imposé une indemnité de 150 millions de francs-or à Haïti en échange de son indépendance, une dette qui n’a été totalement remboursée qu’en 1947. Les partisans du remboursement affirment que cette dette est responsable des difficultés économiques persistantes d’Haïti. Ils estiment que les sommes versées devraient être utilisées pour des travaux publics et le développement de l’île. "Il est temps que la France reconnaisse cela et que nous avancions", a confié à Reuters Monique Clesca, une militante de la société civile haïtienne qui coordonne les efforts.

Une injustice historique

Bien que le montant exact de la dette soit contesté, certains historiens estiment qu’il dépasse les 100 milliards de dollars, compte tenu des intérêts accumulés sur deux siècles. Cette dette symbolise pour de nombreux Haïtiens une injustice historique qui continue de peser sur le développement de leur pays. Le ministère français des Affaires étrangères n’a pas encore répondu à cette demande de remboursement, mais des appels similaires ont été lancés par le passé, notamment en 2010 et 2015. Certains responsables politiques français ont reconnu une "dette morale" envers Haïti, mais aucun remboursement n’a encore été effectué.